Le deuil d’un enfant

16 Avr 2024

L’écriture m’a ramenée à la vie il y a quelques années.

A l’occasion d’une émission de radio où l’on m’a demandé de témoigner sur les bienfaits de l’écriture après le décès d’un enfant, j’ai eu envie de partager sur mon blog les quatrièmes de couverture de ces trois livres.

C’est suite à cette écriture particulière, que j’ai choisi de devenir biographe. Car écrire, témoigner, partager nous rend tous vivants !

Lien vers l’émission de radio : https://radioallianceplus.fr/show/votre-sante-un-tresor/

LA VIE QUAND MÊME

Elisabeth et Eric de Gentil-Baichis Editions Chronique Sociale – 2013

Le suicide de leur fille de 15 ans jette ce couple et toute leur famille dans la tourmente. La première question qui les taraude est celle du « Pourquoi ? ».

Après avoir compris qu’ils n’auraient jamais de réponse à ce « Pourquoi ? », les auteurs s’attachent à rechercher le « Comment » et en particulier : comment continuer la route en couple ? Comment s’épauler sur ce chemin où chacun se sent tellement seul et si différent de l’autre ? Comment accepter leur impuissance à s’aider ? Comment apprivoiser cette vie à jamais différente et rebâtir leur relation ?

Le choix de rédiger tour à tour leur cheminement est très fructueux et montre comment, au-delà des différences qui pourraient séparer à tout jamais, chaque membre du couple puise dans la volonté d’aimer, dans la confiance en l’autre et dans l’histoire commune de leur couple, la capacité de rester ensemble sur le chemin, avec « l’énergie du désespoir » parfois. L’alternance des hauts et des bas jamais synchronisés, l’authenticité et la simplicité de l’expression de leur souffrance, le recours à des aides extérieures (psychiatre, amis et associations), l’acceptation de l’impuissance au cœur même de l’amour sont décrits avec justesse et respect.
Ce livre aidera les couples qui perdent un enfant à échanger et inventer leur façon propre de traverser l’épreuve, en surmontant les obstacles au fur et à mesure. Il ouvre sur la perspective que la vie peut continuer « quand même » et qu’une renaissance est possible malgré l’inscription définitive de l’absence de leur enfant dans leur vie.

SI CE N’ÉTAIT SON ABSENCE

Elisabeth de Gentil-Baichis Editions de l’Harmattan – 2015

Quand tout est à réinventer, quand on ne sait plus soi-même qui on est, on cherche à tâtons
des nouveaux chemins pour avancer. L’écriture m’a permis de déposer ce qui m’encombrait,
ces émotions dont je ne savais plus quoi faire après la mort par suicide de ma fille. L’écriture m’emmène ailleurs, me permet de me décentrer de ma peine. Je fais le choix de me poser et de regarder en face ce que j’ai à traverser. Sans crainte. Je propose au lecteur mes réflexions sur l’absence, sur le besoin de solitude, sur la relation aux autres qui se modifie, sur ce qui me fait du bien et m’apaise. L’écriture m’aide à mettre au monde la femme que je suis aujourd’hui, toujours la même et pourtant si différente.

J’ai fait le choix d’écrire ce livre à la troisième personne. C’est une mère qui parle de sa fille. Ce pourrait être n’importe quelle mère. C’est une mère qui parle du temps, du temps du deuil, de laisser du temps au chagrin de se dire, aux larmes de couler, du besoin de redire l’amour qu’elle porte à son enfant. C’est une mère qui avance au fil de l’eau qui se surprend à entrevoir la lumière là où ne régnait que le chaos.

C’est une mère qui parle de ce chemin d’acceptation de cette nouvelle vie qui s’offre à elle. La vie refleurit petit à petit, elle redécouvre ses saveurs, sa beauté. Au lieu de s’éloigner, sa fille lui devient plus proche. Un autre lien se construit, invisible aux yeux des hommes.
L’absence devient en quelque sorte présence.

LES JOURS DE PLUIE NE REVIENDRONT PAS

Virginie Coëdelo – Elisabeth de Gentil-Baichis L’Harmattan – 2019

«  Je te prends comme tu es maman, malheureuse et absente, incapable de vivre, aveugle au plaisir de la vie, sourde à ma respiration et à mes cris. Je t’accepte comme mère imparfaite, comme le sont toutes les mères. Je t’accepte morte, je t’accepte suicidée, mais je te laisse vivante en moi. »

Virginie

«  Je ne m’avoue pas vaincue par ta mort Camille, je poursuis ma route et je continuerai de t’écrire tant que j’aurai quelque chose à dire, à te dire. Je prolonge notre conversation interrompue. Ni monologue, ni dialogue. C’est autre chose, qui s’invente chaque jour, qui s’imagine, se rêve.

Elisabeth

Virginie et Elisabeth ont toutes les deux dû faire face au suicide, de la mère pour l’une, de la fille pour l’autre.

Pendant une année, elles ont écrit une lettre chaque mois à leur absente, dans laquelle elles parlent de leurs émotions.

Elles racontent comment elles ont fait face à ce deuil particulier et se sont relevées.