« On ne vit pas seul mais avec une absence. Continuer à exister dans un cœur, c’était à mes yeux la plus belle des postérités. »
David Foenkinos
Lorsque je pars à la rencontre d’une personne pour écrire sa biographie, je ne sais rien d’elle. C’est un saut vers l’inconnu.
Ce que je sais, c’est qu’à la fin de chaque biographie, j’aurai découvert toute la richesse de sa vie. Ses jours de fête et ses jours de tempête. Ses jours légers et ses jours sombres. Ses jours de soleil et ses jours d’obscurité. Tout ce qui fait le sel de chacune de nos vies.
Chacune de ses rencontres m’émeut beaucoup. Ce partage fait dans une grande simplicité est un témoignage si précieux pour soi, pour ceux qu’on aime si on le souhaite. Il permet de se dire en vérité. Non pas pour tout dévoiler, garder un jardin secret est important, mais pour dire ce qui nous habite, ce qui nous fait vivre. Nous sommes tous traversés tout au long de notre vie par tant de sentiments, tant de moments magnifiques et d’autres plus difficiles.
Ce qui m’a amené à ce si beau métier, ce qui me donne des ailes, ce qui me permet d’être le plus juste possible dans mon écoute et ma bienveillance, c’est aussi ma vie.
Et ma vie faite de grandes joies et de beaucoup de chance a été aussi traversée par un immense chagrin. Celui de la mort de notre fille, Camille, il y a treize ans.
Aujourd’hui c’est son anniversaire, elle aurait 29 ans. Je ne sais quelle femme elle serait devenue, quels seraient nos liens.Ma seule certitude c’est que mon amour pour elle est le même que le jour où nous l’avons accueillie. Je la porte en moi chaque jour, elle est mon énergie, ma force, mon amie, mon alliée. Elle ne me quitte jamais.
Pourquoi le partager ici, pourquoi me mettre à nu et oser en parler ? Je ne me pose plus la question de savoir si cela va faire peur et faire fuir d’éventuels futurs biographiés. J’ai l’intime conviction que c’est grâce à Camille que je suis à ma juste place dans ce métier de biographe. Elle a ouvert mon coeur pour pouvoir accueillir tout ce que chacun me confie. Quand l’émotion affleure au cours d’un entretien, je peux imaginer ce qu’elle vient dire à la personne en face de moi. Nous sommes alors frères et soeurs d’humanité. Je sais aussi que c’est ce qui ne peut se dire qui ronge, qui affaiblit, qui nous donne l’impression que nous sommes seuls au monde.
En ce jour où mon coeur saigne comme chaque 13 mai, je pense avec tendresse à ma Camille. En osant vous partager tout cela, c’est une façon pour moi de la remercier pour tout ce qu’elle m’a apporté.
Je suis riche de toutes les rencontres des personnes formidables que j’ai eues bonheur à écouter cette année. Je les remercie de leur confiance, de leurs rires, de leurs larmes. Toutes leurs vies sont gravées en moi.
Des entretiens à l’écriture, de la mise en page à la réalisation du livre, des photos insérées qui viennent raconter autrement les souvenirs, j’aime tout de ce métier.
Je me suis formée cette année au métier de biographe hospitalier. Pour aller proposer aux personnes en fin de vie de se dire, d’illuminer leur vie par le récit de ce qu’ils ont vécu. pour allumer des étoiles dans leurs yeux à ce moment si particulier de leur vie. Une nouvelle aventure qui a beaucoup de sens pour moi. Je vous en reparlerai.
Si vous me faites confiance pour qu’avec vous j’écrive le récit de votre vie, ou pour que j’écrive celui de quelqu’un qui vous est cher, des parents, des grands-parents, ce serait une grande joie. J’ai écrit trois livres pour parler de mon lien avec Camille. Je sais que ces livres sont dans ma bibliothèque, que je peux de temps en temps les prendre dans mes mains, les regarder et sourire en repensant à tout ce que nous avons vécu. Aussi, n’hésitez pas à en parler autour de vous si vous connaissez des parents endeuillés. Ils seraient étonnés du bien que cela peut leur faire de garder trace du passage sur Terre de leur enfant. Ce serait une grande joie pour moi de les aider à me parler de leur enfant pour en faire un livre.
Nous avons tant à nous dire les uns aux autres…
N’hésitez pas à me contacter pour plus de renseignements.
Elisabeth
Tel : 06 87 29 79 82
elisabeth@ecrivainbiographenantes.fr
Chaque 13 mai, j’essaie de trouver une chanson pour m’accompagner. Cette année, une belle découverte « Ce jour-là » de M, entendu à son concert il y a deux jours.
Ce jour-là
J’étais arbre
J’étais source
J’étais herbe
J’étais pierre
J’étais toi
J’étais nous
Ce jour-là
Ce jour-là
Ce jour-là
A perdre écaille
A perdre liane
A perdre mur
En mille milliards de voix
J’étais partout
Ce jour-là
Ce jour-là
Enfant défunt de nous
Les étangs du silence
Répondaient dans nos veines
Les seules réponses à tout
Au fond des fonds de nous
Les étangs du silence
Répondaient dans nos veines
Les seules réponses à tout
Au fond des fonds de nous
Les seules réponses à tout
Ce jour-là
La terre virait
Ce jour-là
Virait vers je ne sais quelle plage
Ce jour-là
Vers je n’sais quel monde
Ce jour-là
Plus dur
Ce jour-là
Plus doux
Ce jour-là
Ce jour-là
Nous étions nous
Ce jour-là
Et nous n’étions personne
Ce jour-là
Nous perdions trace de tout
Tout ce qui nous nommait
Ce jour-là
Au fond des fonds de nous
Les étangs du silence
Répondaient dans nos veines
La seule réponse à tout
Ce jour-là
Ce jour-là
Ce jour-là
Ce jour-là
La seule réponse à tout
Ce jour-là